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1 septembre 2014

Chronique d'ENEMY de Denis VILLENEUVE

Enemy

Synopsis: Adam, un professeur discret, mène une vie paisible avec sa fiancée Mary. Un jour qu'il découvre son sosie parfait en la personne d’Anthony, un acteur fantasque, il ressent un trouble profond. Il commence alors à observer à distance la vie de cet homme et de sa mystérieuse femme enceinte. PuisAdam se met à imaginer les plus stupéfiants scénarios... pour lui et pour son propre couple.

ENEMY, le dernier film de Denis Villeneuve, est un film troublant autant sur le plan scénaristique avec son intrigue de faux-semblant que dans son approche très Lynchienne qui ouvre à différentes interprétations.

La mère de Corto Maltese lui disait que ça portait malheur de rencontrer son double, aussi il semblerait que le personnage de Jake Gyllenhall n’échappe pas à cette règle. Il interprète deux personnages avec les mêmes caractéristiques physiques. Cependant, et c’est là que le dédoublement exige une grande qualité de jeu, il nous emporte dans des nuances tellement subtiles qu’au fur et à mesure que le film avance, nous n’arrivons plus à différencier les deux personnages.

Les influences sont complètement assumées : David Lynch bien sûr, avec une symbolique animale qui fait office de fil rouge et des mouvements de caméra qui nous font passer du rêve ou de l’hallucination à la réalité. Et puis bien sûr Hitchcock avec Sueurs Froides (l’affiche est d’ailleurs dans le vidéoclub) dans la mise en scène avec les plans vertigineux de Toronto mais aussi et surtout en référence au dédoublement de Kim Novac qui entraîne le personnage de James Stewart dans la confusion et l’angoisse.

Dès le début, les personnages apparaissent comme figés, perdus, condamnés à revivre chaque jour le même sort. Les femmes le refusent et se débattent mais vainement. Mélanie Laurent et Sarah Gadon sont d’une grande crédibilité. Le réalisateur a d’ailleurs choisi un minimum de dialogue pour laisser la place aux émotions en filmant souvent les visages en gros plans.

Le film peut souffrir de quelques longueurs. Mais ce rythme contemplatif nous emporte vers une fin qui semble, selon les lectures, sans explication jusqu’à ce qu’on lise ensuite les précisions du réalisateur. C’est la clé qui permet un premier accès, si on le souhaite, à la compréhension du film.

Avec ce scénario complexe et ses personnages mystérieux, Denis Villeneuve relève le défi d’approcher la qualité des mentors cités plus haut.

Emmanuel DEROUET

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